Entreprises européennes et transformation digitale

La montée en puissance du digital a immanquablement entraîné des changements de fond dans la sphère professionnelle, des évolutions pointées par l'étude* réalisée par Ipsos et Edenred.

Établie sur un échantillon de 13600 salariés répartis dans 14 pays de l'Union européenne, cette enquête met en lumière une transition parfois difficile pour certaines catégories de salariés.

En effet, hormis la modification des pratiques managériales, des techniques de prospection commerciale et d'entretien de la relation client, cette transformation a soulevé plusieurs problématiques relatives aux salariés. 

En témoignent les chiffres de l'enquête, à commencer par l'utilisation qu'en font les seniors. En effet, si 67% d'entre eux disent avoir un usage quotidien du numérique, un tiers de ce segment doit éprouver des difficultés en raison d'une pratique trop irrégulière. Ce qui donne lieu à la mise en place de solutions innovantes, telles que la formation des plus âgés par les "digital natives" ayant récemment intégré l'entreprise, ce qui peut donner naissance à quelques tensions en interne.

L'enquête met également en lumière l'existence de quatre profils principaux de salariés, catégorisés en fonction de leur comportement face à cette transformation. Les plus impliqués se voient désignés comme "connectés", une majorité d'entre eux occupent des postes de top managers et évoluent dans le secteur IT et Télécoms.

Ces derniers perçoivent à 53% la transformation digitale comme un facteur de motivation et 67% considérent leur entreprise comme étant à la pointe de l'innovation.

Vient ensuite la catégorie des "impatients", issus du secteur public ils sont 66% à considérer le digital comme un levier de motivation. Néanmoins, ils sont 48% à estimer que leur entreprise est au même niveau d'innovation que les autres exerçant dans le même secteur, mais 35% l'estiment "en retard".

La troisième catégorie renvoie aux "passifs", ils sont 52% à se déclarer neutres quant à l'impact du digital sur leur motivation. Tandis que 56% d'entre eux perçoivent leur entreprise comme étant au même niveau que les autres évoluant dans le même secteur. Les "passifs" ont donc une perception neutre de la digitalisation de leur environnement professionnel mais espèrent que celle-ci engendrera une évolution des comportements managériaux.

Enfin, la quatrième et dernière catégorie illustrée par cette enquête fait référence aux "isolés", ceux-là sont 82% à se dire neutres face à un éventuel impact du digital sur leur motivation. Ils considèrent à 28% que leur entreprise présente un avancement similaire aux autres entreprises du secteur face à cette digitalisation. Mais 28% d'entre eux la perçoivent comme étant en retard prise en comparaison des autres. Cette catégorie est majoritairement composée de salariés de plus de 55 ans et/où évoluant dans le secteur du BTP.

L'enquête pointe également la nécessité d'un accompagnement RH pour ces quatre profils, une volonté émanant de la plupart des catégories précitées.

Plus généralement, 80% des sondés perçoivent la transformation numérique comme ayant un impact positif ou neutre sur leur motivation. A l'inverse, les 20% restants s'avouent inquiets en ce qui concerne la répartition de leur vie professionnelle et de leur vie personnelle.

Les innovations numériques les plus répandues dans les entreprises à ce jour concernent la gestion RH, les RSE (Réseaux Sociaux d'Entreprise) et le e-learning (partage de connaissances et de bonnes pratiques)

Cette enquête illustre la nécessité d'un accompagnement de cette transformation si l'on veut en retirer les impacts les plus positifs.

*source: Baromètre Edenred-Ipsos 2014

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