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Est-il possible de recruter par le biais des MOOC ?

Publié le 06 Jan 2016

Apparus en 2008 aux Etats-Unis, les MOOC - comprendre "Massive Open Online Courses" - sont des plateformes d'apprentissage en ligne, déployés en France courant 2013, ils y sont encore peu répandus.

Ceux-ci sont progressivement intégrés dans les pratiques RH, une plateforme française y est d'ailleurs dédiée, appelée FUN pour "France Université Numérique" et animée en grande partie par des écoles (en particulier ingénierie et commerce) elle compte aujourd'hui une vingtaine de programmes.

Présents aux Etats-Unis depuis déjà 7 ans, leur utilisation s'est diversifiée, outre l'utilisation initiale de e-learning, ces plateformes sont à présent utilisées à des fins de recrutement. Des start-ups se sont d'ailleurs impliquées dans l'exploitation de ce canal et mutualisent certains profils sourcés sur les MOOC pour ensuite les transmettre aux entreprises, ces profils sont accompagnés de certaines informations de choix propres à la formation (C.V, résultats aux tests, implication).

Par ailleurs, Linkedin a élaboré une API (Application Programming Interface) ou interface de programmation afin d'importer les résultats aux tests des différents candidats sur leurs profils. Plusieurs recrutements ont déjà été effectués via ce canal émergent, mais cette tendance est-elle réellement appelée à se généraliser et à devenir une nouvelle méthode de sourcing ?

Hormis des renseignements relatifs aux capacités des candidats, les MOOC ouvrent de nouveaux horizons de recrutement, ainsi le sourcing n'est plus limité à la France mais peut très bien englober des profils internationaux. Parallèlement à ça, ces cours ne nécessitent pas de diplôme pour pouvoir y prétendre, on juge donc de la motivation du candidat en occultant ses qualifications. Le travail via MOOC nécessite une certaine maîtrise des outils digitaux, une maîtrise quantifiable au vu de l'utilisation qu'en fait le candidat et des résultats obtenus.

Par ailleurs, les MOOC impliquent de savoir travailler collectivement, ce qui constitue une preuve que le candidat sait s'investir dans un projet participatif. Le e-learning a le vent en poupe et pourrait, le cas échéant devenir la norme du partage de connaissances. Ce qui constitue une raison supplémentaire pour les entreprises d'exploiter ce canal dans leur processus de recrutement et d'afficher leur modernité dans le cadre de la promotion de leur marque employeur.

Néanmoins, les types d'examens pratiqués sur ces plateformes se limitent à des matières plus scientifiques que littéraires, il est donc difficile de juger du niveau de rédaction d'un candidat ou de le voir élaborer une réflexion à l'écrit. Parallèlement à cela, ils ne permettent pas de contrôler de manière objective qui a réellement passé l'examen (rien ne garantit qu'il s'agisse du candidat inscrit à la formation).

Autant de raisons qui font des MOOC de potentiels viviers de C.V mais la prudence est de mise si les entreprises veulent éviter l'écueil que constitue l'effervescence qui entoure ces nouveaux supports. Ces dernières doivent donc s'assurer de la qualité du profil qu'elles recrutent, ce qui commence par une vérification préalable de ses compétences, réelles ou fictives. Mais les retours d'expérience façonneront ce canal et permettront de se prémunir contre de potentiels abus, ce qui pourrait faire des MOOC de formidables vecteurs de recrutement et d'apprentissage.

 

Tristan de Malleray,
Responsable Rédaction et Communication chez BeCoopt.
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