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De la difficile réinsertion dans certains secteurs

Publié le 30 Jun 2015

Zoom sur l'évolution des pratiques de recrutement, de la transition du réseautage à un recrutement plus formalisé.

Dans la restauration notamment, on assiste de plus en plus à une recrudescence de recrutements souvent jugés plus laborieux qu'à l'accoutumée. Des témoignages qui détonnent dans un secteur qui privilégie traditionnellement le bouche-à-oreille et le recours au réseau. A présent, des candidats justifiant d'une expérience conséquente (on parle de plusieurs années dans de grandes maisons parisiennes de chocolaterie ou pâtisserie) se retrouvent confrontés à un labyrinthe de démarches, d'entretiens en agence et d'envois de mails quotidiens.

Un constat qui tranche nettement avec les tendances observées dans certains secteurs, notamment les métiers du web (développeurs, intégrateurs, community managers, etc) ou la cooptation et l'exploitation du réseau personnel se placent en deuxième position des recrutements (à 24%) derrière l'offre d'emploi (30%) d'après les résultats de l'enquête Regionsjob.

Revenons à la restauration, l'abandon progressif du réseautage trouverait sa source dans la recherche de candidats homogènes pour des besoins de main d'oeuvre, ce qui amplifierait le phénomène de turn-over. On noterait donc une volonté de la part des employeurs, de conserver leur main d'oeuvre qualifiée, ce qui irait à l'encontre du bouche-à-oreille traditionnel.

A présent, les recruteurs préfèrent se prémunir des entretiens avec des candidats trop peu qualifiés, ils privilégient donc des actions de recrutement très formalisées et codifiées plutôt que de se fier à une recommandation. Ajoutons à cela une constante complexification du code du travail qui pousse les employeurs à se garantir la loyauté du candidat plutôt que de devoir reprendre les démarches à zéro.

Toutefois cette tendance est perçue positivement par certains, particulièrement ceux qui évoluent dans ce secteur par opportunisme plutôt que par réelle conviction consécutive à une formation. En effet, ceux là ne disposent pas d'un réseau susceptible de les épauler dans leurs recherches et préfèrent par conséquent emprunter les canaux les plus prometteurs (offres d'emploi et candidatures spontanées)

Cette évolution des pratiques aura néanmoins permis aux restaurateurs de diminuer leur taux de turn-over de manière importante.

Tristan de Malleray,
Responsable Rédaction et Communication chez BeCoopt.
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